Les hautes montagnes d’Asie abritent la plus vaste superficie glaciaire hors des régions polaires, environ 90 000 km² de glaciers, soit près de 50 fois la surface englacée des Alpes. Certains d’entre eux sont situés dans des régions très arides et ont un rôle déterminant pour les populations qui vivent à l’aval en période de sécheresse. Ce sont aussi de potentiels contributeurs à la hausse du niveau des mers. Pourtant, ces glaciers sont difficiles d’accès car situés à haute altitude et dans des pays où le contexte politique est parfois compliqué. Les images satellitaires, et en particulier les cartes du relief qu’elles permettent de produire, sont donc des données essentielles pour les étudier.
Les estimations précédentes des changements glaciaires dans cette région couvraient, soit des périodes courtes (6 ans), soit avaient une résolution spatiale trop grossière. Pour parvenir à cette nouvelle estimation plus résolue et sur une période plus longue, les chercheurs ont construit des modèles numériques de terrain à partir de plus de 50 000 images acquises par le capteur satellitaire ASTER.Ils cartographient ainsi les variations d’épaisseur puis déduisent le changement de masse des glaciers sur l’ensemble de la zone d’étude, entre 2000 et 2016.
En moyenne, ces glaciers s’amincissent d’environ 20 cm par an, ce qui est 3 à 5 fois moins que dans les Alpes pour la même période et environ 2 fois moins que la moyenne des glaciers de l’ensemble du globe. L’étude souligne aussi la très forte hétérogénéité des réponses des glaciers, hétérogénéité qui résulte à la fois de l’hétérogénéité du changement climatique, mais aussi de la sensibilité des glaciers qui module leur réponse. L’étude confirme notamment que les glaciers gagnent de la masse dans certaines régions, ce qui n’est observé nulle part ailleurs sur Terre. Depuis 2005, les glaciologues savaient que les glaciers situés au Pakistan étaient stables et même certains gagnaient de la masse, une particularité nommée "l’anomalie du Karakoram". La nouvelle étude montre que cette anomalie perdure et est en fait centrée sur le massif du Kunlun, à l’ouest du Plateau du Tibet.
Les résultats de cette étude ont plusieurs implications. Tout d’abord, ils suggèrent que la contribution des glaciers des Hautes Montagnes d’Asie à la hausse du niveau des mers est trois fois moins importante que celles estimées à partir de l’extrapolation de mesures locales ou par des modèles de réponse des glaciers au forçage climatique. Ensuite, ces résultats soulignent les limites de ces modèles glaciologiques, pourtant utilisés pour faire des projections sur le futur, incapables de reproduire l’ampleur et la forte variabilité géographique des évolutions glaciaires. Ces nouvelles données satellitaires devraient aussi contribuer à l’amélioration des projections de l’avenir des glaciers.
En moyenne, ces glaciers s’amincissent d’environ 20 cm par an, ce qui est 3 à 5 fois moins que dans les Alpes pour la même période et environ 2 fois moins que la moyenne des glaciers de l’ensemble du globe. L’étude souligne aussi la très forte hétérogénéité des réponses des glaciers, hétérogénéité qui résulte à la fois de l’hétérogénéité du changement climatique, mais aussi de la sensibilité des glaciers qui module leur réponse. L’étude confirme notamment que les glaciers gagnent de la masse dans certaines régions, ce qui n’est observé nulle part ailleurs sur Terre. Depuis 2005, les glaciologues savaient que les glaciers situés au Pakistan étaient stables et même certains gagnaient de la masse, une particularité nommée "l’anomalie du Karakoram". La nouvelle étude montre que cette anomalie perdure et est en fait centrée sur le massif du Kunlun, à l’ouest du Plateau du Tibet.
Les résultats de cette étude ont plusieurs implications. Tout d’abord, ils suggèrent que la contribution des glaciers des Hautes Montagnes d’Asie à la hausse du niveau des mers est trois fois moins importante que celles estimées à partir de l’extrapolation de mesures locales ou par des modèles de réponse des glaciers au forçage climatique. Ensuite, ces résultats soulignent les limites de ces modèles glaciologiques, pourtant utilisés pour faire des projections sur le futur, incapables de reproduire l’ampleur et la forte variabilité géographique des évolutions glaciaires. Ces nouvelles données satellitaires devraient aussi contribuer à l’amélioration des projections de l’avenir des glaciers.
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