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Channel: Université Toulouse III - Paul Sabatier
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Utiliser Tillandsia capillaris comme bio-indicateur de la qualité de l'air en Amérique latine ?

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La pollution atmosphérique dans les mégalopoles a un impact majeur sur la santé humaine et la qualité de l'environnement. Une alternative à l’utilisation de prélèvements actifs ou passifs sur filtres pour identifier les polluants environnementaux, tels que les métaux lourds, contenus dans ces particules consiste à utiliser des espèces bio-indicatrices (espèces dont la présence ou l'état révèle certaines caractéristiques écologiques). Tillandsias capillaris est une plante épiphyte de la famille des broméliacées très répandue en Amérique latine, notamment en Bolivie où elle court le long des fils électriques. Comme elle puise toute son eau dans l’humidité de l’air et ses nutriments dans les particules et gaz atmosphériques, elle y est souvent utilisée pour surveiller à moindre coût la qualité de l’air.

Une équipe internationale comprenant des chercheurs de plusieurs laboratoires français (GET, LTHE, ISTerre et LASIR) ont mené une étude dont l’objectif principal était de déterminer si cette plante pouvait servir d’espèce bio-indicatrice de la qualité de l’air au niveau de la ville minière d’Oruro en Bolivie, une ville aux multiples sources de pollutions métalliques (trafic, fonderies, mines).

En 2012, les chercheurs ont récolté, dans une région non polluée de Bolivie, des plants de Tillandsias capillaris dont ils ont estimé les taux en métaux trace. Ces plants ont ensuite été placés dans des filets de nylon, lesquels ont été accrochés à des poteaux électriques répartis dans trois zones de la ville de différents niveaux de contamination. Une fois par mois pendant six mois, les chercheurs ont récupéré des filets dans chacune de ces zones afin d’analyser les plans de Tillandsias capillaris. Ils ont ainsi pu réaliser une cinétique de bio-accumulation dans le temps de plusieurs métaux trace qu’ils ont comparée, qualitativement et quantitativement, à leur cinétique d’accumulation sur les filtres passifs.

Les analyses ont fait clairement ressortir une forte pollution multi-métallique au niveau de la fonderie d’étain située à l’est de la ville. Dans cette zone, les plants de Tillandsias capillaris présentaient, à partir de 4 mois d’exposition, soit une saturation soit une perte en éléments métalliques (indiquant l’existence possible d’un mécanisme de détoxification ou de lessivage), alors que les filtres passifs présentaient une accumulation linéaire tout au long des six mois. Ce résultat indique que cette plante non hyper accumulatrice n’est pas adaptée au suivi d’une forte pollution métallique lorsque celui-ci est supérieur à 4 mois. En revanche, pour des zones urbaines moins exposées aux métaux atmosphériques, cette plante reflète bien les niveaux de métaux présents dans l’air, et ce sur des périodes bien plus longues que les filtres qui s’endommagent très vite à cause de la grande amplitude thermique entre la nuit et le jour.

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