Des vélos qui traquent la pollution

Les responsables de la Maison du Vélo avaient appris que des chercheurs de notre laboratoire travaillaient sur les questions de mobilité lors de la dernière édition du festival toulousain La Novela. Ils nous ont alors contactés. Leur idée était d’équiper les vélos de capteurs pour récupérer des données transmises ensuite via des protocoles de communication adaptés (internet des objets). Ces données seront très variées. Le GPS informera sur les trajectoires les plus fréquemment utilisées. Un accéléromètre va permettre de caractériser l’effort des cyclistes mais aussi de rechercher les signes annonciateurs de pannes dans les vibrations enregistrées. Nous allons aussi pouvoir identifier les zones de freinage d’urgence qui correspondent à des zones de danger dans la ville.

Oui. Notre projet va permettre de rassembler des données totalement nouvelles sur la qualité de l'air, rue par rue, à des horaires variés, ce qui permettra de créer des modèles de diffusion de pollution dans la ville, avec des cartographies dynamiques. Comme l’effort physique des cyclistes sera mesuré, cela permettra également de calculer leur exposition aux polluants, et à terme, on l’espère, de pouvoir les conseiller sur les trajets les plus sains et d’étudier les choix effectués. Ces recherches sont menées en partenariat avec le Laboratoire d'Aérologie (LA) dans le cadre du projet neOCampus avec le soutien de Toulouse School of Economics (TSE).
 

Les grandes entreprises du numérique collectent de très nombreuses données mais qui sont rarement exploitables par les chercheurs des laboratoires publics. Nous avons conçu ici volontairement des instruments très transparents pour que les données soient largement accessibles. L’un des enjeux majeurs de cette ouverture est la mise à disposition de données exploitables par des aérologues ou des urbanistes tout en garantissant la protection des informations sensibles des cyclistes.
 

Les cyclistes participants seront tous informés et volontaires. De nombreux adhérents de la Maison du vélo se sont déjà spontanément proposés pour participer. Pour éviter de biaiser la collecte d’information, et afin de garantir que le système de capture est toujours allumé, nous avons conçu le boîtier fixé sur le vélo de manière à ce qu’il ne demande aucune intervention du participant. Le dispositif est compact, fixé sous le garde boue pour ne pas attirer l’attention, et alimenté en énergie par une dynamo sans frottement. Une batterie auxiliaire permet de conserver le système allumé lors des arrêts. L’économie d’énergie a été une préoccupation majeure dans la conception des boîtiers.