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IMD-Pharma : combattre les maladies inflammatoires chroniques

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Maladie inflammatoire chronique d’origine auto-immune, la sclérose en plaques affecte plus de deux millions de personnes dans le monde. Elle se traduit par la dégradation des gaines de myéline protégeant les nerfs. La transmission de l’influx nerveux devenant par endroits plus lente, voire complètement bloquée, cela entraine des perturbations motrices, sensitives et cognitives invalidantes pour le patient. Dans le cas de la forme rémittente de la maladie, l’inflammation disparaît temporairement et la gaine de myéline se reforme en partie entre deux poussées. Dans le cas d’une forme progressive, l’absence de franche rémission aggrave la démyélinisation des fibres nerveuses et aboutit à une destruction définitive des neurones. Le handicap devient alors permanent. Actuellement, seule la forme rémittente bénéficie de traitements de fond efficaces, mais coûteux.

IMD-006B, molécule de synthèse aux caractéristiques physico-chimiques parfaitement contrôlées, se place désormais sur le marché des formes progressives. Développée par la start-up IMD-Pharma créée en août 2016 par Cédric-Olivier Turrin du Laboratoire de chimie de coordination, Rémy Poupot du Centre de physiopathologie de Toulouse Purpan et Serge Calet, actuel directeur de la start-up, elle appartient à la famille des dendrimères azabisphosphonate ou dendrimères ABP, des macromolécules innovantes aux propriétés immuno-régulatrices et anti-inflammatoires prometteuses. Issue de près de quinze années de recherches collaboratives, cette molécule hyperbranchée initie à elle seule une nouvelle famille de médicaments contre les formes progressives de la sclérose en plaques et la polyarthrite rhumatoïde. La synthèse et la mise en évidence des propriétés de cette molécule ont fait l’objet de deux brevets3 pour lesquels IMD-Pharma dispose d’une licence exclusive d’exploitation.

Son mode d’action, totalement innovant, cible les monocytes, des cellules immunitaires de la lignée myéloïde impliquées dans les mécanismes inflammatoires de la maladie. Reconnue à la surface de ces cellules, la molécule est internalisée et les dirige vers une action anti-inflammatoire. « C’est un peu comme si la molécule rééduquait les monocytes », commente Cédric-Olivier Turrin. Les monocytes sont également des acteurs majeurs de la physiopathologie de la polyarthrite rhumatoïde, leur « rééducation » est, là encore, bénéfique.

La molécule IMD-006B a passé avec succès la phase d’études précliniques en montrant son efficacité thérapeutique dans des modèles rongeurs de ces deux maladies inflammatoires chroniques. Son absence de toxicité a également été vérifiée chez des singes. « La molécule étant très atypique dans le milieu pharmaceutique, nous avons développé une stratégie de diminution du risque très probante », explique Rémy Poupot.

Autres avantages, la synthèse de cette molécule à l’échelle industrielle s’opère sans grande difficulté et sa lente hydrolyse évite tout problème de bioaccumulation. « La molécule, cassée en petits morceaux au bout de quelques jours, garde néanmoins son action anti-inflammatoire jusqu’à 50% de sa taille », commente Rémy Poupot.

Aujourd’hui, IMD-006B est prête pour une nouvelle phase de son développement. IMD-Pharma cherche à réaliser sur trois ans une levée de fonds de près de quatre millions d’euros pour accéder au dossier de demande de développement clinique de phase 1. Dans le même temps, la start-up mettra en place son programme de Recherche & Développement visant le développement de molécules de deuxième génération et l’ouverture à de nouveaux marchés en santé humaine et animale. « Nous avons d’ores et déjà identifié d’autres indications thérapeutiques pour cette molécule. L’idée est d’ouvrir le champ des possibles », conclut Cédric-Olivier Turrin.

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