Les mangroves sont des écosystèmes côtiers typiques des zones tropicales. L’intégrité écologique de ces milieux, voire même leur survie, est cependant souvent mise à mal par l’aquaculture et l’urbanisation des côtes. Ce n’est toutefois pas le cas en Guyane, où les mangroves, qui occupent près de 90% de la frange littorale, sont très peu perturbées par les activités humaines et se caractérisent par une très forte dynamique naturelle. Des chercheurs du Laboratoire Ecologie Fonctionnelle et Environnement de Toulouse (EcoLab, CNRS / Université Toulouse III - Paul Sabatier / INP Toulouse), associés à des équipes des universités d’Aix-Marseille, de Wimereux, de Stony Brook (Etats-Unis), ainsi que du CNRS et de l’IRD, ont voulu identifier les facteurs océaniques et climatiques qui régissent la dynamique de mangroves aussi bien préservées. Pour cela, ils ont regroupé et analysé les photographies aériennes du littoral guyanais prises par l’IGN dès 1950 ainsi que les images satellites, disponibles depuis les années 1980. « La mise en forme et le traitement de cet important jeu de données nous a permis de caractériser l’alternance entre phases d’avancée et de recul de la mangrove au fil du temps », explique François Fromard, directeur de recherche CNRS au laboratoire EcoLab et co-auteur de l’étude.
Bien que l’implication des vagues dans le recul et l’avancé des mangroves de Guyane était déjà connu, l’origine de ces variations restait encore à déterminer. C’est en établissant des corrélations entre la surface des mangroves et les caractéristiques des vagues dans l’Atlantique (hauteur, période, direction) que les scientifiques sont parvenus à mettre en évidence le rôle de l’oscillation nord-atlantique (NAO). Phénomène à la fois atmosphérique et océanique de nature imprévisible agissant à plusieurs échelles de temps, la NAO modifie le climat océanique sur le bassin nord atlantique et au-delà. « Au niveau de la ceinture tropicale, la NAO engendre une modification du régime des alizés, précise Romain Walcker, ingénieur au sein d’EcoLab et premier auteur de l’article. Près des côtes guyanaises, ces vents vont générer des vagues plus hautes et plus puissantes les années où l’indice du phénomène est positif mais moins hautes et moins puissantes lorsque celui-ci est négatif. »Si la NAO a pu être identifiée comme le principal moteur de la dynamique des mangroves de Guyane, la montée progressive des océans liée au réchauffement climatique pourrait elle aussi agir sur cette dynamique, amorçant alors leur recul vers l’intérieur des terres. C’est en limitant l’aménagement du littoral guyanais et en préservant notamment les savanes inondées situées juste en amont de la mangrove, que l’on permettra à cet écosystème de s’y replier. Et éviter ainsi que la mangrove ne disparaisse, faute d’avoir eu la possibilité de migrer vers le continent pour s’adapter au changement climatique.
Bien que l’implication des vagues dans le recul et l’avancé des mangroves de Guyane était déjà connu, l’origine de ces variations restait encore à déterminer. C’est en établissant des corrélations entre la surface des mangroves et les caractéristiques des vagues dans l’Atlantique (hauteur, période, direction) que les scientifiques sont parvenus à mettre en évidence le rôle de l’oscillation nord-atlantique (NAO). Phénomène à la fois atmosphérique et océanique de nature imprévisible agissant à plusieurs échelles de temps, la NAO modifie le climat océanique sur le bassin nord atlantique et au-delà. « Au niveau de la ceinture tropicale, la NAO engendre une modification du régime des alizés, précise Romain Walcker, ingénieur au sein d’EcoLab et premier auteur de l’article. Près des côtes guyanaises, ces vents vont générer des vagues plus hautes et plus puissantes les années où l’indice du phénomène est positif mais moins hautes et moins puissantes lorsque celui-ci est négatif. »Si la NAO a pu être identifiée comme le principal moteur de la dynamique des mangroves de Guyane, la montée progressive des océans liée au réchauffement climatique pourrait elle aussi agir sur cette dynamique, amorçant alors leur recul vers l’intérieur des terres. C’est en limitant l’aménagement du littoral guyanais et en préservant notamment les savanes inondées situées juste en amont de la mangrove, que l’on permettra à cet écosystème de s’y replier. Et éviter ainsi que la mangrove ne disparaisse, faute d’avoir eu la possibilité de migrer vers le continent pour s’adapter au changement climatique.
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