La catastrophe nucléaire de Tchernobyl a impacté l’ensemble des écosystèmes et des organismes qui vivaient aux alentours. Certains organismes ont su faire preuve de résilience. Ainsi, un an après l’explosion de la centrale, près de la moitié des invertébrés du sol avait déjà réinvesti la litière forestière. Néanmoins, les effets sont tenaces car 10 ans après l’accident, la mésofaune de la litière forestière n’avait pas encore retrouvé sa diversité initiale. Aujourd’hui, 30 ans après la catastrophe, comment se porte réellement l’environnement ? A-t-il retrouvé un fonctionnement normal ? Pour le savoir, des chercheurs ont décidé d’étudier la décomposition de la litière. « C’est un processus central pour les forêts et les cours d’eau, qui alimentent en matière organique l’ensemble du réseau trophique,explique Éric Chauvet, écologue au Laboratoire écologie fonctionnelle et environnement. On utilise le processus de décomposition comme un indicateur de la bonne santé de l’écosystème ; si la décomposition s’accélère ou ralentit, cela traduit un dysfonctionnement, souvent une altération de l’activité des décomposeurs ».
Pour cette étude, les chercheurs ont identifié 17 sites plus ou moins contaminés autour de la centrale de Tchernobyl, dans ce que l’on appelle la zone d’exclusion.« Grâce à la mesure précise de tous les éléments radioactifs présents dans le sol, nous avons estimé la dose radiologique absorbée par les organismes décomposeurs. Ce calcul de dose prend en compte le mode de vie des organismes et l’ensemble des rayonnements ionisants et des voies d’irradiation. De surcroît, nous avons aussi considéré d’autres facteurs, tels que le taux de matière organique ou l’humidité du sol, également impliqués dans la décomposition des litières », précise Éric Chauvet. Sur chacune de ces aires contaminées, les chercheurs ont installé des microcosmes (sortes de petites boîtes) ou des sacs grillagés remplis de feuilles non contaminées d’aulne ou de bouleau. Un repas idéal pour les décomposeurs du sol ! Et un an plus tard, ils ont mesuré la perte de masse des feuilles et donc la quantité de litière recyclée. « Contrairement à notre hypothèse de départ, nous avons observé une augmentation de la vitesse de décomposition – de 25 à 35 % par rapport aux sites témoins – avec le niveau de radioactivité, résume Éric Chauvet. Etonnamment, l’activité biologique des décomposeurs semblerait donc maintenue et même stimulée 30 ans après la contamination du site ».
Deux hypothèses permettraient d’expliquer ces résultats. La première : en présence du stress modéré actuellement subi, les décomposeurs ont pu réagir en augmentant leur capacité de défense et leur taux de reproduction. Au final, ils seraient plus abondants et actifs dans les zones contaminées. Ce phénomène a déjà pu être observé sur des sites pollués, par des métaux lourds par exemple. Autre hypothèse : la litière non contaminée apportée dans le cadre de l’expérience a été davantage appréciée par les décomposeurs que les litières locales contaminées. Cette litière non contaminée a donc été consommée préférentiellement par les décomposeurs.
Pour cette étude, les chercheurs ont identifié 17 sites plus ou moins contaminés autour de la centrale de Tchernobyl, dans ce que l’on appelle la zone d’exclusion.« Grâce à la mesure précise de tous les éléments radioactifs présents dans le sol, nous avons estimé la dose radiologique absorbée par les organismes décomposeurs. Ce calcul de dose prend en compte le mode de vie des organismes et l’ensemble des rayonnements ionisants et des voies d’irradiation. De surcroît, nous avons aussi considéré d’autres facteurs, tels que le taux de matière organique ou l’humidité du sol, également impliqués dans la décomposition des litières », précise Éric Chauvet. Sur chacune de ces aires contaminées, les chercheurs ont installé des microcosmes (sortes de petites boîtes) ou des sacs grillagés remplis de feuilles non contaminées d’aulne ou de bouleau. Un repas idéal pour les décomposeurs du sol ! Et un an plus tard, ils ont mesuré la perte de masse des feuilles et donc la quantité de litière recyclée. « Contrairement à notre hypothèse de départ, nous avons observé une augmentation de la vitesse de décomposition – de 25 à 35 % par rapport aux sites témoins – avec le niveau de radioactivité, résume Éric Chauvet. Etonnamment, l’activité biologique des décomposeurs semblerait donc maintenue et même stimulée 30 ans après la contamination du site ».
Deux hypothèses permettraient d’expliquer ces résultats. La première : en présence du stress modéré actuellement subi, les décomposeurs ont pu réagir en augmentant leur capacité de défense et leur taux de reproduction. Au final, ils seraient plus abondants et actifs dans les zones contaminées. Ce phénomène a déjà pu être observé sur des sites pollués, par des métaux lourds par exemple. Autre hypothèse : la litière non contaminée apportée dans le cadre de l’expérience a été davantage appréciée par les décomposeurs que les litières locales contaminées. Cette litière non contaminée a donc été consommée préférentiellement par les décomposeurs.
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